La coordination binoculaire désigne la capacité des deux yeux à travailler ensemble de manière précise et harmonieuse pour produire une vision unique et nette. Elle repose sur plusieurs mécanismes :
- l’alignement des yeux : Les deux yeux doivent être correctement alignés sur l’objet regardé
- la fusion des images : Le cerveau doit être capable de fusionner les images reçues de chaque œil en une seule image en 3 dimensions.
- la convergence et divergence : Les yeux doivent pouvoir se rapprocher (convergence) pour voir de près et s’écarter (divergence) pour revoir de loin.
- la stéréopsie : Cette capacité permet la perception du relief et de la profondeur grâce à la légère différence entre les images perçues par chaque œil.
Un défaut de coordination binoculaire peut entraîner des problèmes comme la fatigue visuelle, des difficultés de lecture, des maux de tête ou une vision double.
Comment fonctionne la coordination binoculaire ?
La rétine est constituée de 2 parties : la rétine centrale chargée de l’identification, et la périphérique chargée du positionnement de l’objet dans l’espace.
Le mouvement des yeux est contrôlé par les muscles oculo moteurs. Leur rôle est d’orienter l’œil en face de l’objet regardé de manière à ce que son image se forme le plus nettement possible sur la rétine centrale.
Et grâce au petit écart de positionnement des yeux qui génère une toute petite différence d’image percue par chaque oeil, le cerveau, en les fusionnant, peut d’une part créer une perception en 3 dimensions, et d’autre part améliorer les contrastes. C’est ce qu’on appelle la stéréopsie.
Chaque oeil possède 6 muscles extra-oculaires, permettant des mouvements précis :
- Les muscles droits supérieur et inférieur : qui contrôlent les mouvements verticaux (haut et bas)
- Les muscles droits interne et externe : qui permettent les mouvements horizontaux (droite et gauche) et la convergence/divergence
- Les muscles obliques supérieur et inférieur : qui stabilisent les globes oculaires, évitant la sensation que l’image “tourne” lorsqu’on incline la tête

Ces muscles doivent être parfaitement synchronisés pour que chaque œil envoie une image alignée sur une zone précise de la rétine appelée aire de Panum. Si une image tombe en dehors de cette zone, la personne voit double. À terme, le cerveau peut ignorer l’image d’un œil, ce qui entraîne un strabisme (C’est pourquoi l’examen bébé vision à 9 mois est recommandé pour détecter d’éventuels troubles binoculaires !)
Un exemple de réussite de la coordination de vos muscles oculaires: si vous penchez la tête comme une chouette, votre vision reste stable, l’image ne “tourne” pas : vos muscles agissent comme les stabilisateurs de votre téléphone, ou comme la Gallus cam d’antan.
Vision de près, vision de loin : un équilibre musculaire fragile
Lorsque nous regardons un objet au loin, nos lignes de regard sont presque parallèles. En revanche, lorsque nous regardons un objet près, vous aurez remarqué que nos yeux ont tendance à se rapprocher l’un de l’autre pour viser l’objet en question. Ce mouvement de convergence, lorsqu’il se produit, mobilise une septième paire muscle pour ajuster la distance du regard : les muscles ciliaires (à l’intérieur de l’oeil). Ceux-ci ajustent la mise au point, font le focus, en modifiant la courbure du cristallin pour une vision nette.
Et inversement, lorsque vous passez de la vision de près à la vision de loin, les muscles droits externes se contractent et les muscles droits internes se relâchent, pour laisser les lignes de regard revenir à une position parallèle (les yeux vont revenir “au centre des orbites”) et les muscles ciliaires se relâchent également pour permettre une vision de loin nette. Pendant que les autres muscles droits travaillent sur l’alignement avec la cible et que les muscles obliquent stabilisent la vision…
Ces sept paires de muscles travaillent de concert avec précision pour assurer une vision confortable.
NB : En position de repos, chez la majorité des gens, les yeux partent légèrement vers l’extérieur : tous les muscles sont relâchés. En supposant qu’il n’y ait pas de correction optique, la vision de loin demande déjà un léger effort de contraction aux muscles droits internes et d’extension des muscles droits externes pour ramener les yeux parallèles. Tandis que la position en vision de près demande d’avantages d’efforts à ces muscles, en plus de solliciter les muscles ciliaires (lien oeil théorique parfait).
Lorsque ces muscles ciliaires s’actionnent, les muscles droits internes sont encore plus sollicités. Cela pourrait faire trop converger les 2 yeux. Heureusement, ceci est contrebalancé par l’action des droits externes dans l’autre sens.
Ainsi la vision de près, en plus d’être une sacrée gymnastique, est bien plus énergivore que la vision de loin.
→ Problème courant chez les travailleurs sur écran :
En plus de la gymnastique que représente la vision de près, un usage prolongé des écrans (lecture, travail de bureau) force les muscles oculaires à maintenir une position de convergence et sollicite en permanence le muscle ciliaire. A la longue ces muscles peuvent se tétaniser. Le changement de distance de vision devient alors plus difficile. On peut voir flou et/ou double en fin de journée, ressentir une fatigue oculaire et avoir des maux de tête.
Bien voir, c’est donc le résultat d’une bonne coordination entre les 6 paires de muscles oculomoteurs et le muscle ciliaire. Quand tout fonctionne en harmonie, on voit net… sans même y penser.
Coordination binoculaire et correction optique
On l’a vu, une vision nette n’est pas un hasard, mais le fruit d’une coordination permanente et précise des 7 paires de muscles. Mais qu’en est-il lorsqu’on a un besoin de correction optique ?
Les lunettes ou les lentilles permettent de voir net, notamment de loin, en mettant le muscle ciliaire au repos. Elles doivent aussi respecter l’équilibre de la coordination binoculaire.
Une correction mal adaptée peut perturber cette harmonie : les muscles ciliaires et les muscles oculomoteurs ne sont plus synchronisés, ce qui peut entraîner des maux de tête, une vision floue ou double, voire une grande fatigue visuelle. Dans certains cas, le cerveau peut aller jusqu’à « mettre de côté » l’un des deux yeux pour privilégier celui qui voit le mieux : c’est le mécanisme du strabisme.
Un bilan visuel précis est donc essentiel pour adapter la correction à votre manière de regarder, et non l’inverse.
Les déformations opérées par les verres correcteurs
Un verre correcteur ne se contente pas d’améliorer la netteté : il modifie aussi la taille et la position perçue des objets dans l’espace.
- À travers le centre d’un verre pour myope, un objet paraît plus petit.
- À travers celui d’un verre pour hypermétrope, il paraît plus grand.
- Regardé par les bords du verre, un objet semblera décalé de sa position réelle.
Ce décalage varie selon la puissance du verre et la zone regardée, et il ne va pas dans le même sens chez les myopes et les hypermétropes.
Pourquoi faire votre bilan visuel ?
Le rendez-vous chez l’ophtalmologiste permet de vérifier la santé de vos yeux et d’évaluer votre capacité à voir correctement. Le bilan visuel, quant à lui, a pour objectif d’ajuster précisément votre équipement pour garantir de bien voir.
Cerner vos habitudes
Pour vous proposer une solution adaptée
Contrôler vos besoins
Vérifier vos corrections de près comme de loin.
Voir parfaitement sans effort
C'est votre équipement qui doit s'adapter, pas vos yeux !
Réalisez votre bilan visuel dans notre magasin opticien à Lyon 2
Quelles solutions en cas de problème de coordination ?
Lorsqu’un déséquilibre de tonus musculaire est détecté (manque ou excès), trois options principales existent :
- La rééducation orthoptique
Elle permet de “muscler” les yeux et d’améliorer leur coordination, souvent via des exercices guidés par un orthoptiste. - L’ajustement optique (« béquille »)
On joue ici sur la déviation d’image induite par les verres pour laisser les yeux dans une position naturelle.
Par exemple, en cas d’insuffisance de convergence chez un hypermétrope, les centres des verres seront positionnés beaucoup plus proche du nez que nécessaire. - La chirurgie
Dans certains cas, votre ophtalmologiste vous proposera une chirurgie pour réduire le strabisme.
Les troubles de la coordination binoculaire
On parle de trouble binoculaire lorsque les deux axes de vision ne convergent pas exactement sur la même cible. Il en existe deux formes principales :
La phorie
- Le désalignement est compensé par l’effort musculaire.
- Elle est causée par un défaut de tonus d’un muscle (excès ou manque).
- La phorie n’est pas visible de l’extérieur
Exemples de phories :
- Insuffisance de convergence (défaut des muscles droits internes et/ou externes) → rééducation et/ou correction optique adaptée.
- Excès de convergence (défaut des muscles droits internes et/ou externes) → mêmes solutions.
- Hyperphorie (déséquilibre vertical provoqués par un défaut des muscles droits supérieurs et/ou inférieurs) → souvent corrigée par la déviation des images dans les verres.
- Cyclophorie (défaut des muscles obliques) → difficile à corriger, si ce n’est en maintenant la tête dans une position « stable » pour la vision.
La tropie
Le désalignement est permanent et visible : c’est le strabisme.
Il se manifeste quand les muscles ne peuvent plus compenser, soit à cause d’une réserve musculaire insuffisante, soit d’une paralysie.
Solutions : chirurgie dans certains cas, ou ajustement optique par déviation des images dans les verres.
La coordination binoculaire : un mécanisme complexe !
La coordination binoculaire est un mécanisme complexe. Chez Potentiel Vision à Lyon, nous serons à votre écoute pour trouver la ou les solutions la plus adaptée à votre vue, votre vie, vos envies.